Jeunes conducteurs, ce qui joue un rôle déterminant dans leur accidentalité
Pour mieux connaître l’accidentalité des jeunes conducteurs de 18 à 24 ans, l’association Prévention Routière a réalisé une étude, avec le soutien de la Délégation à sécurité routière. Voici les principaux résultats.
Article mis à jour le 31 Juil 2024
Cette étude a permis de mieux connaître les caractéristiques démographiques et socio-économiques des jeunes conducteurs âgés de 18 à 24 ans. Et aussi d’analyser leurs expériences d’accidents et de pertes de points.
Des résultats que nous dévoilons alors que s’ouvre l’Année européenne de la jeunesse.
Jeunes conducteurs et accidents
Le rôle déterminant du genre, du budget mensuel et du niveau d’études
Les jeunes conducteurs les plus susceptibles d’être impliqués dans un accident sont les hommes. Ceux d’au moins 21 ans, ayant déjà perdu des points sur leur permis, qui ont un budget mensuel et un niveau d’études plus élevés que les autres.
Ils sont aussi ceux qui ont tendance à perdre des points.
Et ce sont les femmes, titulaires du permis de conduire depuis peu (permis probatoire), qui ont le moins d’accidents.
Mais la notion de territoire (zone d’habitation en milieu rural ou urbain) semble avoir peu d’influence sur l’accidentalité des jeunes. C’est l’inverse pour le reste de la population dont l’accidentalité est plus élevée dans les zones rurales.
Visualisez sur le tableau ci-dessous quelques résultats en région.
Jeunes conducteurs, les profils-types
Pour expliquer les comportements de cette tranche d’âge sur la route, l’étude a identifié des profils-types de conducteurs. Parmi ceux-ci :
- les pendulaires (près de 18%). Ils vivent dans un lieu différent en semaine où ils empruntent les transports en commun, et le week-end où ils utilisent la voiture. Ces jeunes adultes sont moins exposés au risque routier : ils déclarent un peu moins d’accidents et de perte de points que les autres ;
- les distraits (un peu plus de 10%). Ceux qui utilisent leur téléphone au volant. Ils sont en majorité des hommes qui conduisent plus que les autres, qui ont un budget et un niveau d’étude supérieurs à la moyenne des jeunes. Ces jeunes adultes déclarent plus d’accidents et de points perdus que les autres.
- les « accidentés graves » (6%), autrement dit des jeunes impliqués dans un accident grave ou mortel. Un profil en majorité masculin, avec plus de 66% d’hommes. Ils sont nombreux à utiliser leur voiture pour leurs trajet domicile-travaiL
Autrement dit, les jeunes conducteurs ont d’abord un accident, pas une « simple » perte de point qui devrait constituer une alerte… avant l’accident.
Jeunes conducteurs, l’enquête
Nous avons diffusé en 2020 un questionnaire à destination des jeunes conducteurs de 18 à 24 ans. Et reçu près de 4 000 réponses, de la part de jeunes adultes, titulaires du permis A (moto), AM (cyclo) ou B (voiture), souvent cumulés. Pour la plupart d’entre eux, les jeunes motards ont aussi leur permis B. Ils alternent entre les deux modes de déplacement.
Les réponses se répartissent de façon assez équitable entre hommes (52%) et femmes (48%).
Une série de variables ont été analysées : date d’obtention du permis, possession et fréquence d’utilisation d’un véhicule, budget mensuel, niveau d’étude, accidents, infractions…, Et ce, par rapport à une population-témoin composée de plus de 1 300 conducteurs de 25 à 35 ans.
→ L’équipe de recherche de notre association est constituée autour de Christophe Ramond, directeur des Études et Recherche, et d’Anita Bec-Gérion, doctorante au laboratoire de psychologie des Pays de la Loire de l’Université d’Angers.
A retrouver aussi sur le site l’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière).