Crit’Air, priorité aux véhicules les moins polluants
A quoi sert Crit’air ? A lutter contre une qualité de l’air dégradée en ville, à cause notamment du trafic routier. Car grâce aux certificats Crit’air, la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte et celle des moins polluants est favorisée.
Article mis à jour le 30 Juil 2024
Du tout électrique au Diesel, les 6 classes de véhicules Crit’Air
Pour définir les certificats Crit’air, une classification de l’ensemble des véhicules, deux et trois-roues, voitures, utilitaires, poids lourds, véhicules de transport en commun (1) est établie selon leurs émissions polluantes (essentiellement particules fines et oxydes d’azote), leur motorisation et leur âge, dans le cadre de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.
La nomenclature, fondée sur les normes Euro (2), comporte 6 classes. A chaque classe correspond un “certificat qualité air” spécifique, dénommée Crit’Air, c’est-à-dire un macaron autocollant à apposer sur le pare-brise. Facilement repérable puisqu’il porte soit un numéro de 1 à 5 soit un dessin stylisé et que sa couleur varie : vert, violet, jaune, orange, marron ou gris.
Ce document sécurisé est délivré à la demande, pour un montant de 3,70 € qui comprend les frais de fabrication, de gestion et l’envoi postal (en France).
(1) Sauf engins agricoles et engins de chantier
(2) normes européennes fixant les seuils d’émissions de polluants pour les véhicules neufs.
Une procédure écrite par courrier est également possible.
Pour toute information, tél. : 0 800 970 033 ou le site Crit’air
Comment Crit’Air sert à lutter contre la pollution
Obligatoire ou conseillé ? National ou local ? Pas facile de s’y retrouver ! On récapitule.
Le certificat qualité de l’air est utile partout en France, si vous voulez utiliser votre véhicule dans les cas de restriction de circulation et/ou stationnement :
- lors des pics de pollution, selon les décisions prises par le préfet, comme c’est régulièrement le cas à Paris ou Grenoble, par exemple ;
- dans les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), des zones délimitées par les communes ou groupements de communes, après une étude environnementale et qui, selon les circonstances locales, couvrent, en totalité ou en partie, une agglomération. Les premières, alors “zones de circulation restreinte”, se sont mises en place d’Avignon à Dunkerque en passant par Strasbourg ou Grenoble, dans le cadre du projet « Villes respirables en 5 ans ».
De nombreuses villes deviennent des ZFE-m : l’agglomération parisienne, les métropoles de Grenoble et de Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Nice, Rouen, Strasbourg, Toulon et Toulouse… En 2025, ce sont toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants qui deviendront des ZFE-m.
Et pour les personnes handicapées ?
Des dérogations existent. Les zones de circulation restreinte ne sont pas interdites aux véhicules transportant le titulaire d’une carte mobilité inclusive (qui peut présenter ce document en cas de contrôle).
Et une amende forfaitaire de 68 € (pour voitures et deux-roues), et de 135 € (pour les véhicules lourds) sanctionne tout manquement.
⇒ ⇒ ⇒ Pour coller correctement votre Crit’Air, jetez un œil sur la vidéo du ministère de la Transition écologique.
Les incitations financières pour un bon crit’Air
Plusieurs aides financières coexistent pour favoriser l’acquisition de véhicules à faibles émissions polluantes. Elles sont soumises à conditions et fixées par barème (avec des critères prolongés jusqu’à la fin de l’année 2022). Elles peuvent se cumuler.
- Bonus écologique : pour achat ou location longue durée de modèles de voitures ou camionnettes, avec émissions faibles de dioxyde de carbone (CO2), y compris électriques ou hybrides.
- Prime à la conversion : pour le remplacement d’un véhicule “ancien” (essence d’avant 2006 – Diesel d’avant 2011) par un véhicule électrique, hybride, voire thermique (pour un montant un peu moindre).
Sans oublier les aides supplémentaires proposées par les collectivités territoriales, ainsi que les cas particuliers des véhicules de société.
Les risques de la pollution atmosphérique
La pollution de l’air est causée notamment par les particules fines, nocives pour la santé parce qu’elles engendrent des maladies respiratoires et des risques cardio-vasculaires, provenant essentiellement du trafic routier.
Une situation préoccupante puisqu’en France, par exemple, les villes concentrent 80% de la population, avec une progression régulière depuis soixante ans !
Quelques chiffres
Selon une étude en santé environnementale de février 2021, rassemblant des chercheurs américains et britanniques, près de 100 000 décès prématurés seraient dus chaque année en France à la pollution de l’air par les particules fines. Ce qui représente plus de 17% de la mortalité.
C’est bien au-delà des 48 000 décès prématurés par an, soit plus de deux ans de perte d’espérance de vie, selon les estimations de l’Agence nationale de santé publique en 2016. Qui eux-mêmes étaient déjà revus à la hausse dans une étude révélée en mars 2019.
Les voitures et camionnettes mises en circulation avant le 1er janvier 1997, les deux-roues motorisés et les véhicules lourds, avant le 1er juin 2000, ainsi que, dès le 1er juillet 2017, les véhicules correspondant à la classe 5 de Crit’Air, ne sont plus admis à rouler du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures.
Depuis le 1er juillet 2019, la circulation des véhicules portant la vignette Crit’Air 4 est restreinte. Avec impossibilité de circuler de 8h à 20h, du lundi au vendredi pour les véhicules légers (y compris les deux-roues) ; et aux mêmes heures tous les jours pour les véhicules lourds (poids lourds et autocars). Sur le boulevard périphérique et dans les deux bois (Vincennes et Boulogne), l’interdiction concerne les véhicules non classés et Crit’Air 5.
Depuis le 1er juin 2021, un nouveau seuil d’interdiction (jusqu’au Crit’Air 4) s’applique sur le boulevard périphérique et dans les Bois.
Pour en savoir encore plus sur Crit’Air