Santé et conduite
Certains facteurs liés à la santé peuvent altérer les capacités du conducteur. Dangereusement. En effet, vous devez être en pleine capacité de vos moyens pour percevoir ce qui vous entoure, analyser les situations et réagir en cas de danger.
Article mis à jour le 26 Juil 2024
Vision et audition, deux points essentiels pour le conducteur
Santé et conduite, la vision : bien voir pour bien conduire
Il faut 4 fois plus de lumière à un conducteur de 60 ans pour voir de la même façon qu’un conducteur de 20 ans.
90% des informations nécessaires à la conduite passent par la vision. Différentes fonctions de l’œil entrent en jeu :
- La vision de loin permet d’identifier les obstacles, lire les panneaux
- La vision de près sert à distinguer les indications du tableau de bord
- La vision binoculaire permet d’apprécier le relief, les distances et donc la vitesse
- Enfin la vision latérale et champ visuel aide à surveiller ce qui se passe sur les côtés tout en regardant devant soi
Myopie, astigmatisme et autres pathologies peuvent altérer votre vision. Il est donc important, même si vous êtes jeune, de faire contrôler votre vue régulièrement. Et avec l’âge, c’est physiologique, l’œil montre des signes de fatigue : il accommode moins bien et moins vite, il devient moins sensible aux contrastes, mais davantage à l’éblouissement, il voit moins bien la nuit ou en cas de faible luminosité…
On distingue différentes pathologies de la vision liées à l’âge :
- La presbytie : elle se traduit par des capacités d’accommodation “loin / près” beaucoup moins rapides. Elle est inévitable avec les ans, mais peut être corrigé.
- Le glaucome : cette maladie est caractérisée par une augmentation de la pression du globe oculaire. Au début, elle n’entraîne aucune douleur ni aucun trouble de la vision. Et lorsqu’elle se manifeste enfin, elle a déjà occasionné des atteintes irréparables du champ visuel. Seul moyen de prévention : faire surveiller sa tension oculaire et vérifier son champ visuel à partir de 40 ans. On estime qu’une personne sur deux ignore qu’elle est atteinte d’un glaucome.
- La DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge) : cette maladie dégénérative de la macula, partie centrale de la rétine, frappe 1 personne âgée sur 4. Elle se développe, sans se manifester, à partir de 50 ans et les premiers symptômes n’apparaissent que lorsqu’elle est déjà à un stade évolué et que la vision centrale est déjà altérée. Là encore, la meilleure prévention consiste à se faire dépister le plus tôt possible.
(Source : Asnav)
Nos conseils :
Face aux différents problèmes des visions qui peuvent se manifester au fil du temps, il est impératif de faire surveiller régulièrement sa vue par un ophtalmologiste, au moins une fois par an. L’évolution de certaines maladies (comme le glaucome ou la DMLA) peut être ralentie grâce à un dépistage précoce.
Pensez à la Journée mondiale de la vue, tous les ans à la mi-octobre.
Au quotidien, des gestes simples et essentiels peuvent permettre de réduire les risques :
- Régler et nettoyer régulièrement les phares de votre voiture, ainsi que toutes les surfaces vitrées
- Pour réduire votre sensibilité à l’éblouissement, ralentissez à l’approche des zones de transition (entrée et sortie de tunnel, sous-bois), utiliser les pare-soleil et des lunettes de soleil en cas de forte luminosité. En cas de gêne, évitez de conduire la nuit.
Peuvent être également prononcées : l’immobilisation du véhicule, la suspension du permis de conduire pour 3 ans au plus, l’interdiction de conduire certains véhicules, l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière (Art. R221-1-1 CR).
Santé et conduite, l’audition : le bruit est une information pour le conducteur
Le son fait partie intégrante de la conduite : klaxon, moteur de voiture, des freins qui crissent… autant d’informations sonores qui peuvent vous alerter sur la route ! Après la vue, l’ouïe est le sens le plus sollicité au volant. Bien entendre vous permet de vous situer dans l’environnement, mais aussi de distinguer, de localiser et d’interpréter correctement les informations sonores.
Tout comme pour votre vue, votre audition peut être affectée par plusieurs pathologies. Jeunes et moins jeunes sont concernés : exposition sonore à des niveaux trop élevés, déclin de l’audition à partir de 45/50 ans…
La presbyacousie ou déclin de l’audition, débute vers 45 / 50 ans. C’est un phénomène naturel qui touche 3 millions de personnes en France et se traduit essentiellement par une difficulté à capter les sonorités aiguës.
Environ 1/3 des conducteurs de plus de 65 ans souffrent d’une baisse d’audition. Parmi les personnes qui pourraient bénéficier d’une aide auditive, moins de 20% en sont équipés.
Des signes doivent vous alerter sur une dégradation de l’audition :
- Vous avez du mal à percevoir les sons aigus (voix d’enfants ou de femmes)
- Vous faites souvent répéter ce que l’on vous dit
- Vous avez des difficultés à suivre une conversation téléphonique ou des discussions dans un environnement bruyant
- Vous entendez parfois des bourdonnements ou des sifflements
- Vous avez parfois l’impression d’avoir les oreilles bouchées
- Vous augmentez le son de votre radio ou de votre télévision.
Nos conseils :
Si vous vous êtes déjà retrouvés dans une ou plusieurs situations évoquées au-dessus, vous devez consulter votre médecin puis, si nécessaire, un spécialiste (un ORL ou un audioprothésiste).
Le port d’un appareil de correction auditive vous aidera à améliorer considérablement votre audition. Aujourd’hui, ces appareils sont petits, discrets et n’incommodent pas la personne qui en est munie.
Santé et conduite, les médicaments
Conduire sous l’emprise de médicaments est une situation assez banale. Tranquillisants, somnifères, antidépresseurs et même médicaments contre le rhume ou la douleur : la France est en effet l’un des pays où leur consommation est la plus importante. Mais la prise de certains d’entre eux peut affecter votre conduite. Parmi les effets indésirables les plus fréquents : somnolence, vigilance amoindrie, capacité de jugement atteinte, euphorie, réflexes moins vifs, vision altérée, vertiges, mouvements perturbés…
Ces effets vous concernent en tant qu’automobiliste ou motocycliste, mais aussi en tant que cycliste ou piéton !
Nos conseils pour réduire les risques :
- Lisez attentivement la notice d’utilisation et vérifiez la présence d’un pictogramme de mise en garde sur la boîte : jaune, orange, rouge ; plus la couleur est intense, plus l’association du médicament avec la conduite représente un facteur de risque.
- Demandez conseil à votre médecin et/ou à votre pharmacien. Ils doivent vous donner une information claire sur les possibles effets secondaires des produits prescrits.
- Ne buvez pas d’alcool, qui est susceptible de modifier les effets des médicaments.
- Sachez vous arrêter de conduire si vous ressentez les effets indésirables des médicaments.
Les laboratoires avaient 6 mois pour se conformer à cette réglementation et modifier les emballages, intégrant désormais le pictogramme correspondant.
Au moindre doute, n’hésitez pas à demander l’avis de votre médecin ou votre pharmacien !
Santé et conduite, demandez conseil
La conduite est une tâche complexe qui exige de bonnes capacités physiologiques et cognitives. Or, avec l’âge, certaines d’entre elles se dégradent : le temps de réaction augmente, la vue baisse, l’audition aussi, la prise de décision devient plus lente… Il est utile de se surveiller et, au moindre doute, demander l’avis de son médecin.
Vous êtes fatigué, votre vue baisse, vos réflexes se font plus lents. Votre corps vous alerte sur vos limites. Des incidents à répétition peuvent également être le signe annonciateur d’un accident plus grave. N’hésitez pas à prendre l’avis de votre entourage. Certaines affections physiques peuvent nécessiter un aménagement du véhicule (utilisation d’une boîte de vitesse automatique plutôt que manuelle, par exemple). D’autres situations pourront vous amener à aménager vos temps de conduite, comme prendre le volant de jour uniquement.
Outre votre entourage, vous avez tout intérêt à demander des conseils de conduite à :
- votre pharmacien. Vous êtes sous traitement médicamenteux ? Interrogez votre pharmacien sur les effets de votre traitement sur votre aptitude à la conduite. Il pourra vous alerter sur d’éventuels effets secondaires comme une fatigue soudaine, un déficit d’attention, un trouble de la vue, …
- votre médecin traitant. Parce qu’il vous connaît bien, votre médecin est votre meilleur allié : n’hésitez pas à lui exposer votre situation de conducteur pour qu’il puisse vous conseiller au mieux.
La solution est parfois simple : certains médicaments que l’on prend le matin peuvent, dans certains cas, être absorbés le soir. D’autres situations plus complexes pourront amener votre médecin à adopter de véritables stratégies thérapeutiques.
Santé et conduite, les incompatibilités
La validité du permis de conduire liée à l’état de santé, le rôle de la Commission médicale des permis de conduire
Cette commission est composée de médecins agréés (dont la liste est disponible en Préfecture ou sous-préfecture) qui ont pour mission de déterminer votre aptitude à la conduite. Pour plus d’informations, consultez le site Service-Public.fr.
Certaines maladies ou handicaps sont en effet incompatibles avec la délivrance ou le maintien du permis (syncope récurrente, déficience auditive sévère, acuité visuelle inférieure à 5/10e …). Certaines autres imposent une validité limitée du permis avec suivi médical.
Ce texte prend en compte les innovations scientifiques et technologiques qui permettent l’accès à la conduite, avec suivi médical, à des personnes ayant des incapacités physiques importantes, notamment diabète, maladie d’Alzheimer ou encore troubles de l’usage de l’alcool imposant l’installation d’un EAD (éthylotest anti-démarrage).