Se laisser dépasser par la vitesse ? Jamais !
La vitesse, la sienne et celle des autres. Sur la route, on circule au milieu d’autres usagers, y compris les plus vulnérables comme les deux-roues ou les piétons. Il arrive aussi que l’on croise des véhicules de secours, des ambulances… La vitesse peut alors devenir dangereuse. Pour soi et pour les autres.
Article mis à jour le 22 Juil 2024
Article mis à jour le 4 juillet 2022 –
Mais la loi d’orientation des mobilités, dite loi Lom, du 24 décembre 2019 a laissé aux conseils départementaux la possibilité est laissée de repasser à la limitation de vitesse à 90 km/h sur ce type de routes. Sous certaines conditions, notamment d’identification des risques et d’adaptation de l’infrastructure.
Ainsi , sur un trajet sui traverse plusieurs départements, les limitations à 80 et 90 km/h peuvent alterner.
Vitesse, les « faux amis »
La vitesse, c’est grisant. Mais sur la route, c’est surtout dangereux. Parce que l’on y est ni seul ni dans un environnement sécurisé. Voici une série d’avantages dont on pare la vitesse, qui se révèlent fallacieux.
- Gagner du temps ? Oui, mais assez peu. Sur 100 km par exemple, rouler à 140 km/h plutôt qu’à 130 km/h fait gagner… 3 minutes !
- Réduire la distance de freinage grâce à l’ABS ? Illusion ! L’ABS évite le blocage des roues et la perte de contrôle du véhicule. Mais cet équipement n’affecte pas la distance de freinage.
- Éviter l’accident ? Rouler vite, voire dépasser la limitation (adaptée aux circonstances) peut faire la différence entre un « simple » accrochage et l’accident corporel grave ! En ville par exemple, où divers usagers se partagent l’espace public, un piéton a 95% de chances de survivre à une collision avec une voiture roulant à 30 km/h, alors qu’il en a moitié moins à 50 km/h.
Atteintes physiques irréversibles, handicap « invisible » (lésion oculaire, surdité, traumatisme crânien plus ou moins important…), vies radicalement bouleversées, souffrance des proches des victimes… Les suites tragiques d’un accident de la route sont innombrables et dévastatrices.
Mais dépasser, ça ne fait guère gagner de temps sur un trajet. Et c’est aussi prendre des risques. D’autant que cette action dure parfois bien plus longtemps que prévu. Une solution ? Laisser entre soi et le véhicule qui précède une distance suffisante pour ne pas être gêné !
La vitesse à la bonne échelle
Et si on raisonnait en m/s ? On exprime généralement la vitesse en km/h (nombre de kilomètres parcourus en 1 heure). C’est très utile pour estimer des temps de parcours. Mais quand une voiture doit s’arrêter pour ne pas percuter un obstacle, c’est en mètres que se compte la distance… Il est donc intéressant d’évaluer aussi sa vitesse en m/s, ce qui correspond davantage à ce qui se passe effectivement sur la route. On comprend mieux l’utilité de la distance de sécurité à maintenir avec la voiture qui précède : c’est – au minimum – la distance parcourue pendant 2 secondes.
Un exemple ? A 130 km/h sur l’autoroute, on parcourt un peu plus de 36 mètres par seconde.
Sur l’autoroute, il suffit de laisser un intervalle de deux traits (de la ligne sur le bord droit de la chaussée qui délimite la bande d’arrêt d’urgence) entre le véhicule que l’on conduit et celui que l’on suit. Ailleurs, il suffit de prendre un repère (un panneau, un arbre particulier…) au loin et de compter 2 secondes entre le moment où le véhicule qui nous précède franchit ce repère et le moment où notre véhicule l’atteint. La distance de sécurité est insuffisante si l’on atteint le repère avant d’avoir fini de compter 2 secondes…
Les effets, connus et méconnus, de la vitesse
Difficile d’apprécier, à leur juste valeur, les effets de la vitesse.
Les conducteurs novices ont tendance à surestimer leurs capacités… Au point qu’une formation post-permis leur est dédiée depuis 2019.
Les conducteurs chevronnés, eux, tablent sur leur expérience et leur habitude de la conduite. Mais parcourir des milliers de kilomètres ne met personne à l’abri d’erreurs de conduite. Et puis, on peut prendre de mauvaises habitudes…
Plus le conducteur roule vite :
- plus il se fatigue. Même s’il ne s’en rend pas compte… Car la vitesse oblige le conducteur à traiter, en peu de temps, un grand nombre d’informations et à adapter sa vision en permanence. Ce qui accentue la fatigue et altère la vigilance ;
- plus il réduit les possibilités de manœuvrer à temps son véhicule, si un obstacle surgit : un objet tombé sur la route, un véhicule qui déboîte subitement, un enfant qui s’élance du trottoir en courant…
- plus son champ de vision se restreint. A 130 km/h, le conducteur a une vision en « tunnel » qui couvre seulement 30° ; il risque de ne mal percevoir le mouvement d’un usager sur le côté, la présence d’un deux-roues, par exemple ;
- plus la force centrifuge peut, en virage, déporter ou faire déraper le véhicule, même équipé de l’ESP. Le risque est d’autant plus grand que le virage est serré, les pneus mal gonflés ou usés, les amortisseurs fatigués…
- plus la distance de freinage augmente. Cette distance est proportionnelle au carré de la vitesse. Autrement dit, si la vitesse double, la distance de freinage, elle, est multipliée par 4 ! Et même plus si la chaussée est mouillée, en mauvais état, recouverte de gravillons…La distance de freinage est de 14 mètres si on roule à 50 km/h ; elle passe à 45 mètres en roulant à 90 km/h et à 93 m, pour 130 km/h.Sur route sèche
- plus la distance d’arrêt s’allonge. Distance d’arrêt = distance parcourue durant le temps de réaction + distance de freinage. Le temps de réaction (TR), c’est la période qui s’écoule entre le moment où un obstacle surgit et celui à partir duquel le conducteur commence à freiner. Il dure de 1 à 2 secondes. La distance parcourue pendant ce TR s’ajoute à la distance de freinage…
- plus la consommation de carburant grimpe. Une conduite « nerveuse » peut faire grimper la consommation de carburant jusqu’à 40% de plus qu’une écoconduite tout en douceur, à allure constante, avec ralentissements anticipés et usage du frein moteur…
- plus les passagers peuvent être stressés. Appréhension, intranquillité voire méfiance, discorde… un climat peu propice à la nécessaire sérénité du conducteur peut s’installer à l’intérieur de la voiture ;
- et plus les conséquences d’une collision sont dramatiques, aggravées par la violence du choc. Car l’énergie dégagée est, elle aussi, proportionnelle au carré de la vitesse !
Pour toutes ces raisons, plus le conducteur roule vite, plus le risque d’accident est avéré.
Passez à la vitesse 30, signez notre pétition !
La vitesse des véhicules motorisés (quels qu’ils soient) reste un facteur aggravant des accidents de la circulation et l’une des causes principales de mortalité sur les routes de France. Plus la vitesse augmente, plus le champ de vision du conducteur diminue, plus la prise d’information doit être rapide et devient difficile, plus la distance d’arrêt s’allonge.
Pour lutter contre les accidents liés à une vitesse trop élevée, signez notre pétition pour la généralisation du 30 km/h dans chaque ville de France !
Prêt à relever le défi de se déplacer dans les meilleures conditions de sécurité ?